Tuesday, November 30, 2010

100 eme post !!

Bonjour à tous,

Voici une interview de Suren Erkman en provenance du site de Lexpress.mu.
J'en profite au passage pour dire que c'est mon 100 eme post.
Le temps file...mais Maurice saura t elle démarrer sa révolution écologique ?

Seul le temps nous le dira ...

Le directeur de l’Institut de politiques territoriales et d’environnement humain de l’Université de Lausanne lance des pistes pour que l’île durable prenne forme.

Les milieux insulaires en développement sont-ils des laboratoires de choix pour expérimenter de nouvelles pratiques économiques, industrielles et environnementales ?

Sans aucun doute ! La problématique globale est celle des milieux sous contraintes. Le système industriel comme type de système économique est soumis à des contraintes inédites, essentiellement environnementales. On ne peut pas indéfiniment effectuer des ponctions au niveau de la biosphère sans se soucier de l’impact de la logique productiviste. Les ressources limitées posent clairement les limites de ce que la biosphère peut supporter bien qu’elle soit résiliente. Le délai d’épuisement des ressources est prévisible.

Tous les milieux sous contraintes, comme les îles, préfigurent ce qui se passera à plus grande échelle. Les îles comme Maurice sont effectivement des laboratoires, notamment pour la problématique des transports ou encore le retour à une certaine forme d’autarcie. En plus, dans les milieux insulaires on voit vite les conséquences des actions non raisonnées.

Comme l’entassement des déchets ?

Dans mon groupe de recherche à l’Université de Lausanne, on travaille sur les vaisseaux spatiaux en vue d’une première mission habitée sur Mars. Les vaisseaux spatiaux sont un type d’île en ce sens que le système est sous très forte contrainte et interdit l’accumulation des déchets. De fait, il vise une utilisation optimale des ressources. Pour les îles, l’un des enjeux, comme sur les vaisseaux spatiaux, est d’aller vers un système de recyclage infiniment plus complexe et efficace que ce qui se fait aujourd’hui.

Que vous inspire la nouvelle mouture de Maurice île durable (MID) assortie de 4 E (éducation, emploi, énergie, environnement) ?

Ce projet me semble convenir tout à fait au contexte mauricien. Joël de Rosnay a raison de dire que «si Maurice peut le faire, le monde peut le faire » car, dans un système comme Maurice, on perçoit les contraintes et les limites avant les autres. En plus, le temps ne joue pas en notre faveur. C’est pourquoi il faut aller vite dans le sens du projet MID.

Vous êtes spécialiste de l’écologie industrielle. Comment peut-elle aider à l’émergence d’un nouveau «mindset» et de nouvelles pratiques chez les entrepreneurs ?

L’une des caractéristiques majeures est que ce n’est pas une approche théorique. Ce n’est pas un hasard si l’écologie industrielle a émergé dans le milieu des ingénieurs industriels frustrés que le développement durable reste au stade de belles paroles. L’écologie industrielle a donc des applications très concrètes dès le départ grâce à des modèles économiques viables et compatibles avec le fonctionnement de la biosphère.

Ainsi, le concept préconise la comptabilité des matières utilisées par les entreprises, l’optimisation des flux à l’échelle de l’entreprise et des réseaux d’entreprises. En outre, ce concept montre que les déchets des uns peuvent être la ressource des autres. Il y a là des opportunités. Dans la vision traditionnelle du système économique, c’est le politique qui prend les mesures, édicte des règlements, introduit des taxes, ce qui induit des coûts pour les entreprises. L’écologie industrielle mise sur l’attitude proactive des entrepreneurs qui ne doivent pas attendre que des lois soient introduites. L’écologie industrielle répondait à une attente des milieux économiques avant d’aller vers le milieu académique.

Lire l’intégralité de cet entretien dans le journal électronique.

Entretien réalisé par Gilles Ribouet


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