Tuesday, October 19, 2010

Back on track version 2

Bonjour à Tous !

Cela fait une éternité que ce blog n'a pas recu de post... mais que fais le "pseudo" rédacteur ?

En vacances forcée ?

Mais le revoila à travers une petite news from L'express concernant la course folle à l'énergie que le monde connait...et croyez moi, Maurice n'est pas insensible.

Voyons ce que cela donne pour 2011.

Bonne lecture !




"Le centre d’enfouissement traite environ 1 300 kilos d’ordures quotidiennement. A partir de l’année prochaine, il produira également de l’électricité.

Des martins agacés tournent en rond quelques mètres à peine au-dessus du dépotoir à ciel ouvert. Impassible, une colline recouverte d’arbres du voyageur se dresse en arrière-plan. Une odeur âcre de fruits trop mûrs s’accroche aux narines avec insistance. A côté, les anciennes cellules d’enfouissement réhabilitées ressemblent davantage à des étendues herbeuses qu’à des piles de déchets.

Plus bas, des champs de canne s’enfuient discrètement vers la mer. Décidément, Mare Chicose n’est pas un centre d’enfouissement technique (CET) comme les autres. Et d’ici juin 2011, il produira aussi 3MW d’énergie. C’est une petite victoire pour Maurice : île durable (MID). Après plus de deux années de négociations, les promoteurs de ce projet audacieux, qui vise à transformer du méthane en électricité, sont récemment tombés d’accord avec le Central Electricity Board (CEB) sur le montant d’un feed-in tariff, en l’occurrence Rs 4.86 par kilowatt heure (kWh).

Sotravic, la compagnie qui gère le CET depuis 2006, compte donc utiliser ce gaz généré par la décomposition de matières organiques pour alimenter trois générateurs de 1MW chacun. Ces machines devraient être livrées dans les prochains moins. D’ici là, une connexion avec le réseau électrique sera installée.

En ce qu’il s’agit des structures pour collecter le méthane, un gaz à effet de serre 23 fois plus puissant que le CO2, celles-ci sont déjà bien en place. Recouvrant une superficie d’environ 32 hectares, les six cellules étanches du CET sont composées de douzaines de puits à gaz horizontaux.

Chaque puits est raccordé à un collecteur qui aspire le gaz vers le pipeline principal qui alimentera, à son tour, les générateurs. Hormis le captage des particules de poussière par des filtres, le gaz ne requerra aucun traitement avant de faire marcher les générateurs. La différence de température entre le fond des puits (60°C) et le collecteur (30°C) crée de la condensation qui est «piégée». Hautement combustible, le méthane est actuellement brûlé à 1 000°C dans deux torchères. Comme l’explique le plant manager, Charles Derblay, ces générateurs qui carburent au méthane sont un peu comme les appareils installés à l’arrière de certaines voitures, leur permettant de rouler partiellement au gaz naturel. Mis à part les détails techniques, l’autre aspect intéressant de ce projet est l’intention des promoteurs de vendre des «crédits carbone» afin de financer une partie du coût total du projet qui s’élève à Rs200 millions.

«Crédits carbone»

Etabli sous le Mécanisme de développement propre (MDP) de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), ce système controversé permet à des projets jugés propres dans les pays en développement de vendre des «crédits carbone» à des entreprises dans les pays développés afin qu’ils puissent respecter leurs engagements internationaux.

Un «crédit carbone» représente en général une tonne de CO2 que les promoteurs s’engagent à ne pas relâcher dans l’atmosphère à travers, par exemple, l’utilisation d’énergies renouvelables. Etant donné qu’un «crédit carbone» vaut en moyenne 10 euros et que le projet de «gas-to energy» de Sotravic supprimera l’équivalent de 668 000 tonnes de CO2 sur sept ans, l’apport financier du MDP pourrait, si tout va bien, être pour le moins conséquent (c’est grâce à cette contribution escomptée que les promoteurs ont pu venir de l’avant avec un feed-in tariff aussi compétitif).

Une fois la révision du Project Development Document complétée, celui-ci sera envoyé pour être enregistré auprès de la CCNUCC, un processus qui peut parfois s’avérer long. Qu’à cela ne tienne, Sotravic est optimiste. L’entreprise a d’ailleurs déjà trouvé un acheteur pour ses «crédits carbone», notamment la Swedish Energy Agency. «C’est une grande réussite», estime Charles Derblay. «Sotravic a commencé à travailler sur ce projet dès qu’il a repris la gestion du CET en 2006. Vous ne pouvez jamais être certain à 100% d’accéder au fonds du MDP mais nos chances semblent très bonnes.»

Ne craint-il pas que le projet d’incinérateur qui, malgré le silence qui l’entoure, est plus d’actualité, vienne couper l’herbe sous les pieds du CET ? «Quoi qu’il arrive, le centre continuera à produire du méthane pendant les 15 à 20 prochaines années avec les cellules existantes. Les 3MW représentent en fait une prévision prudente. On pourrait produire jusqu’à 6MW d’électricité», répond-il.

De son côté, Frank Lautner, le directeur du CET, pense que le projet de compostage de Solid Waste Recycling pourrait réduire la quantité de déchets organiques acheminé vers Mare Chicose. Vu le va-et-vient constant des camions d’ordures, cela ne pourrait n’être qu’une bonne chose.

Le projet de «gas-to-energy» est-il peut-être aussi un moyen de montrer aux détracteurs du CET que cette technique peut avoir son utilité ? «La politique en Europe est de réduire les CET et d’encourager le recyclage. Mais à Maurice, il n’y a pas de recyclage à proprement parler. A l’heure qu’il est, les déchets sont seulement compactés à Maurice avant d’être exportés à l’étranger, ce qui veut dire que cette industrie est fortement tributaire du coût du fret», poursuit Frank Lautner.

Une interrogation peut-être plus pertinente encore est celle autour du sort du CET lui-même. La sixième et dernière cellule arrive à saturation et les autorités n’ont pas encore indiqué si elles souhaitent l’agrandir. Selon toute probabilité, tout dépendra de la décision du gouvernement d’aller ou non de l’avant avec le projet d’incinérateur de Gamma-Covanta. Quoi qu’il arrive, le CET contribuera à sa façon à la diversification du bouquet énergétique du pays jusqu’en 2016. Ce qui n’est certainement pas négligeable.

Nicholas RAINER
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