Tout a commencé en fin d'année dernière, lorsque nous avons appris que des machines étaient en route pour venir couper cet arbre qui orne au milieu de la cour de l'école publique Noé Némorin de Trou aux Biches.
Il doit avoir 30 à 40 ans et a un rôle écosystémique important non seulement pour l'école mais aussi pour le village.
Mais voilà, il dérange l'un des voisins qui voit les pavés de son arrière cour se soulever et avant que les racines ne causent davantage de dégâts sur sa maison, il a demandé à ce que l'arbre soit coupé.
Ce serait trop facile si ce n'était que cela, certains parents voient d'un mauvais œil que le bitume se soulève à cause des racines et donc demandent à ce que ...l'arbre soit coupé.
Les premiers réflexes de ces personnes sont révélateurs de notre rapport exécrable à la nature et de notre méconnaissance de l'importance des arbres.
Mais plus encore, le fait que quelques-uns puissent décider pour une communauté, démontre à nouveau une faille du modèle démocratique de notre société surtout sur un sujet aussi important.
Mais difficile de leur en vouloir : L'éducation et les messages véhiculés tant sur le territoire qu'à l'international ne sont pas en faveur d'un renouveau écologique. De plus, de mémoire, nous ne sommes pas formés, éduqués, accompagnés à comprendre à quel point ces arbres ont un rôle complexe mais nécessaire à notre survie.
Face à tant de pression, et après avoir tenté de trouver des solutions, l'école n'a eu d'autres choix que de demander l'abattage.
Pour revenir à ce jour, nous avons réussi à stopper l'abattage en activant des réseaux et en communiquant.
Le Département des Forestries à stoppé le processus et nous avons donc gagné du temps.
A partir de ce moment, nous avons consulté des experts : Vikash TATAYAH de MWF, Vincent FLORENS (M. Arbre) de l'Université de Maurice, et plus récemment Mme Catherine MOREL du CAUE de La Réunion.
Le CAUE travaille sur la reforestation des cours d'écoles à La Réunion. C'est pour dire à quel point cet être est important pour nos enfants.
Nous avons pu compiler un dossier avec des solutions et qui a été remis à la Directrice de l'école Noé Némorin. Elle l'a envoyé au Directeur de la division Nord du Ministère de l'Education pour avis et va également nous permettre de rencontrer les parents récalcitrants lors d'une réunion en avril.
Les solutions que nous proposons sont :
1. Dégager le bitume sur un rayon de 3m autour de l'arbre pour permettre un apport en nutriment direct
2. Réduction des racines le plus éloigné possible du tronc et sur maximum 30% (2 extrémités, mur et dalle en béton)
3. Déploiement à la verticale et sous terre d'une barrière (tôle) en métal recouverte d'une bâche en HDPE au niveau de la découpe des racines
4. Réduction de la canopée pour assurer la stabilité
La bonne nouvelle est que le voisin est désormais en faveur de cette solution, tant qu'elle est bien implémentée.
La Directrice soutien fortement l'initiative (remerciements sincères), tout comme la Direction de la Division Nord du Ministère de l'Education.
Il reste donc à convaincre les parents de l'importance de cet arbre et l'acceptation du plan de sauvegarde.
Nous pourrons ensuite nous concentrer sur la partie budgétaire et execution...
En 2023, nous devons dégager une telle énergie et activer tant de réseaux pour sauver un arbre...qui n'a plus ses preuves à faire tant il a abrité d'enfants, rafraichit le village tout en préservant la biodiversité et limitant l'érosion.
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