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Sunday, February 12, 2023

Foodwise et 2022

 

Foodwise, notre champion.ne contre le gaspillage alimentaire à l'île Maurice.

Bravo pour leur agilité et inventivité : cursus pédagogique, livre de recette ...


Source : Le Mauricien du 10.02.2023

Monday, May 23, 2022

Journée de la biodiversité - engagement de la MCB

 

Protection de la biodiversité : La MCB récolte Rs 9 M sur les transactions des cartes de débit en trois ans 

Rs 9 millions. C’est la somme qui a été récoltée en trois ans pour le financement de projets visant à protéger et valoriser la biodiversité, principalement dans la région du Sud-Est. Cela grâce à travers le programme Your Card For Change, lancée par la Mauritius Commercial Bank (MCB), en mai 2019.

À travers le programme Your Card For Change, chaque transaction réalisée par un détenteur d’une carte de débit MCB, la banque s’engage à verser 10 sous en faveur de la biodiversité, en l’occurrence pour le financement de projets de deux ONG partenaires ; la Mauritian Wildlife Foundation (MWF) et Ebony Forest. La Banque contribue à la conservation de quatre espèces endémiques : la grosse cateau verte, le pigeon des mares, le gecko de Günther et le boa de l’île Ronde ainsi qu’à la préservation des îlots autour de Maurice.  

Dans un communiqué émis lundi 23 mai, Alain Law, Min Chief Executive de la MCB Ltd, affirme que l’un des piliers de notre programme de Corporate Sustainability Success Beyond Numbers concerne la protection de l’environnement.  « L’initiative Your Card for Change s’insère parfaitement dans cette logique visant à soutenir la préservation de notre riche biodiversité locale. À la MCB, nous continuerons de soutenir les initiatives visant à protéger nos écosystèmes naturels et notre biodiversité », dit-il.

Sunday, February 20, 2022

Freedom Plastic - Recyclage local de plastique - Fablab de l'économie circulaire

 

Bonjour,


Voici un beau projet inauguré en février 2020.

Freedom Plastic permet de redonner vie au plastique à usage unique.

Plus d'informations sur : www.freedom-plastic.com


Bravo à Mission Verte








Wednesday, December 18, 2019

Une excellente nouvelle ! 50 ans d'effort pour l'Echo Parakeet

Espèces en voie de disparition - Echo Parakeet : chouette à savoir ! 


La population totale des grosses cateaux vertes estimée à plus de 800 oiseaux.
Aujourd’hui marque un jalon important dans les 50 ans d’efforts de conservation pour sauver la grosse cateau verte, dernier perroquet endémique des Mascareignes. L’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) a annoncé le mardi 10 décembre 2019, le déclassement de cette espèce mauricienne sur sa liste rouge des espèces menacées. La grosse cateau verte se voit passer ainsi de la catégorie « En danger » à « Vulnérable »
Le Dr Vikash Tattayah, directeur de conservation au Mauritius Wildlife Foundation, indique que l’Echo Parakeet est connue sous le nom de Psittacula Eques par les scientifiques. Il explique que la grosse cateau verte a subi un déclin notable de sa population en réponse directe à la perte des forêts endémiques mauriciennes; la végétation indigène a périclité, passant d’une couverture complète de l’île à, aujourd’hui, moins de 1,5 % de forêts de bonne qualité. « De plus, la grosse cateau verte a également souffert de la présence de nombreuses espèces prédatrices introduites, comme les singes, les rats et les chats ou bien concurrentes telles que les martins et les perruches d’Inde », soutient le Dr Vikash Tattayah. À la fin des années 70, la grosse câteau verte était ainsi devenue l’un des perroquets les plus rares au monde avec moins de 20 oiseaux à l’état sauvage, regroupés aux Gorges de la Rivière-Noire.
 La Mauritius Wildlife Foundation a donc mis en place un programme d’élevage en captivité dans le village de Rivière-Noire en 1975, dit-il. Toutefois, les techniques d’élevage de la grosse câteau verte et les problématiques liées à la gestion en captivité ne seront pleinement maîtrisées qu’au début des années 90, ajoute le Directeur de Conservation.  
Dès lors, le nombre d’oisillons produits par les oiseaux en captivité a considérablement augmenté et la gestion des oiseaux survivants à l’état sauvage s’est aussi sensiblement améliorée, précise le Dr Vikash Tattayah. Il indique aussi qu’en 1997, suffisamment d’oiseaux ont été ainsi élevés en captivité pour pour pouvoir essayer de les relâcher avec trois oiseaux dans la forêt de Macchabée. « Les oiseaux relâchés ayant été formés pour se ravitailler en nourriture complémentaire grâce à des mangeoires spécialement conçues, enseignaient par la suite assez rapidement à leur tour aux oiseaux sauvages. Les oiseaux élevés en captivité étaient aussi habitués aux nichoirs, notamment des nids artificiels en bois. Ils les reconnaissaient lorsqu’ils étaient placés dans la nature », soutient le directeur de conservation. Pourtant, dit-il, les tentatives précédentes d’inciter les grosses cateaux vertes sauvages à utiliser les nichoirs avaient été vaines jusque-là.
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La grosse cateau verte est un modèle d’effort de conservation. 

Les actions de conservation 

« Pendant une grande partie des années 90 et au début du 21e siècle, la grosse cateau verte a été l’une des espèces d’oiseaux la plus étroitement gérée au monde », soutient le Dr Vikash Tattayah. Enumérant les différentes actions de conservation, il cite les relâchers d’oiseaux, l’amélioration des nids, l’installation de nichoirs artificiels, l’alimentation complémentaire, l’élevage en captivité, le maniement et le sauvetage d’œufs et d’oisillons, le contrôle d’espèces prédatrices et concurrentes, entre autres. Des relâchers ont également eu lieu sur d’autres sites tels que Combo en l’an 2000, Bel Ombre en 2003, la Vallée de Ferney en 2015 et Ebony Forest en 2018.

Victimes de la maladie du bec et des plumes 

En 2004 et 2005, un virus introduit extrêmement virulent, provoquant la maladie du bec et des plumes, le PBFD (Psittacine Beak and Feather Disease), a frappé la population grosse câteau verte. La manipulation fut alors aussitôt réduite afin d’éviter la propagation de la maladie. Fort heureusement, malgré une forte mortalité d’oisillons et de juvéniles, la maladie n’a pas endigué la croissance de la population de l’espèce, soutient le Dr Vikash Tattayah. En 2007, la grosse cateau verte fut donc déclassée de la catégorie « En danger critique » à « En danger ». 
Toutefois, les zones comportant des forêts endémiques de qualité comme Brise Fer, Macchabée, Mare Longue et Bel Ombre, sont grandement utilisées par la grosse cateau verte pour ses besoins d’alimentation et de nidification, souligne le Dr Vikash Tattayah. 

Plus de 800 oiseaux actuellement à Maurice

La population totale des grosses cateaux vertes est actuellement estimée à plus de 800 oiseaux, un net progrès comparé au faible nombre enregistré dans les années 70, 80 et 90. 
Le Dr Vikash Tattayah indique que les relâchers dans les montagnes de Bambous (Vallée de Ferney) et Chamarel (Ebony Forest) s’annoncent prometteurs, avec des reproductions confirmées à la Vallée de l’Est (Montagnes de Bambous). « Les plus récentes sous-populations permettront d’atteindre mille oiseaux dans les années à venir », affirme-t-il. Il précise toutefois que la restauration de l’habitat doit continuer à s’étendre, que l’importation d’espèces envahissantes de perruches et de plantes doit être suspendue, et que la gestion rigoureuse de l’espèce doit être poursuivie. Et bien que le dernier déclassement soit un encouragement pour tous ceux impliqués, le travail doit continuer, annonce-t-il. Il ajoute que la grosse cateau verte est un modèle d’effort de conservation pour les autres perroquets menacés à travers le monde.  

Des centaines de biologistes de terrain à l’œuvre 

Son succès n’aurait pu être possible sans le dévouement et le travail assidu de centaines de biologistes de terrain au fil des années, précise le Dr Vikash Tattayah. En effet, plusieurs organisations ont également apporté un soutien considérable, ces dernières décennies, à cette démarche de la Mauritius Wildlife Foundation. Notamment le National Parks and Conservation Service et le Forestry Service de Maurice, mais encore des organismes de soutien internationaux tels que le Chester Zoo du Royaume-Uni, la Durrell Wildlife Conservation Trust de Jersey, la World Parrot Trust du Royaume-Uni et Loro Parque (Ténérife), ainsi que les universités de Kent, East Anglia, Reading, Zoological Society of London, les agences internationales et régionales de financement programmatique telles l’UNDP GEF Small Grants Programme et le Critical Ecosystems Partnership Fund, ou encore les partenaires privés locaux dont Ferney Co. Ltd, Ebony Forest, Mauritius Commercial Bank, IFS Foundation, et Terra Foundation, entre autres. 
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Friday, December 13, 2019

Kit Photovoltaïque -

Kits photovoltaïques solaires : 10 000 familles bénéficieront de ce projet d’ici 2024


Le projet cible les foyers à faible revenu.
Le gouvernement a procédé, jeudi, à Souillac, à l’installation du 1 000e kit photovoltaïque pour les familles au bas de l’échelle. Un projet qui s’inscrit dans le cadre du Home Solar Project du Central Electricity Board (CEB), qui encourage ces familles à faible revenus à produire leur propre électricité. Cela leur permettra aussi de bénéficier de 50 kWh d’électricité par mois sur une période vingt ans. 
Cela s’inscrit dans le combat du GM pour réduire la pauvreté, tout en contribuant à l'objectif national de 35 % d'électricité renouvelable dans le mix énergétique d'ici 2025. D’ici 2024, 10 000 auront bénéficié de ce projet.
Selon Ivan Collendavelloo, Premier ministre adjoint, ministre de l’Énergie et des Services publics, « ce sont des familles à faibles revenus qui sont ciblées, afin qu'elles produisent elles-mêmes leur électricité. C'est une véritable démocratisation. Aujourd'hui, nous avons 1 000 familles bénéficiaires et, à la fin de notre mandat, ce sont 10 000 familles qui en bénéficieront », a-t-il souligné. 
Il a indiqué que ces familles auront un équipement garanti sur vingt ans. « Ce projet a pu être réalisé après le redressement de la situation financière du CEB. C’est aussi pourquoi je me suis opposé à la réduction du tarif de l'électricité across the board », a-t-il souligné. 
Il a aussi affirmé que l’avenir, c’est le soleil et des panneaux solaires ont été installés un peu partout à Maurice. Il y a 91 à Rodrigues. « La production en électricité est en train d’augmenter dans les fermes solaires et on espère que d'ici 2050, on pourra réduire l'importation du charbon », a précisé Ivan Collendavelloo. 
Le projet a été lancé en mars 2018. Il comprend l’installation de kits photovoltaïques sur les toits de 10 000 foyers de familles vulnérables. Il s’échelonnera sur cinq ans et sa mise en œuvre se fera en plusieurs phases. Les kits seront installés un peu partout à travers le pays. Le Home Solar Project du CEB bénéficie du soutien du Fonds de développement d’Abu Dhabi et de l'Agence internationale pour les énergies renouvelables. Une somme de Rs 350 millions (USD 10 millions) a été alloué au CEB en janvier 2019, sous la forme de prêt, pour la réalisation de ce projet.

Wednesday, November 27, 2019

Upcycling

Le surcyclage en fête au Green Village


Green Village
Wastyfull Challenge ou comment rendre « beautiful » et donner une deuxième vie aux déchets. Cette campagne, mise en place par l’association Kipoufer avec, à sa tête, sa fondatrice Laura Constantin, donnera vie à l’événement « Le surcyclage en fête » ce samedi 30 novembre au Green Village au Morne de 9 à 16 heures. 
Surcycler les déchets et les convertir en objets décoratifs et utiles. C’est ce que propose l’association Kipoufer à travers « Le surcyclage en fête ».
Au programme : ateliers et séminaires, expo-vente, produits 100% locaux et fait-main, atelier musical et live show jusqu’à 16 heures.

Exposition d’une trentaine de projets

La première édition de Wastyfull Challenge a eu lieu l’an dernier lors d’un événement privé à Maison Eureka. « À la suite du succès de cet événement, nous avons voulu toucher le grand public », confie Laura Constantin. Un appel à projets a ainsi été lancé pour le Wastyfull Challenge 2. Ce 30 novembre, une trentaine de projets ont été retenus pour être exposés au Green Village. On y retrouve divers objets, meubles et sapins en palette ou en bois flotté, des canapés à partir de pneus, etc. Les enfants âgés entre neuf et 17 ans exposeront aussi leurs objets réalisés lors des ateliers de vacances en juillet dernier.
Lors de cette journée, Kipoufer souhaite sensibiliser le public sur tout ce qui touche de près ou de loin à la cause de la surconsommation. Pour l’occasion, des artisans locaux et des ONG se sont ralliés à la cause. L’association Kipoufer, basée à Pointe-aux-Sables, a pour projet de lancer son espace de rencontres sous le nom de La Ressourcerie. 
« Les Mauriciens seront invités à venir y déposer leurs objets et meubles usagés qui pourront être surcyclés. »

Sunday, November 24, 2019

Campagne de recyclage - Albion

Recyclage : le Lions Club d’Albion se mobilise pour une collecte de vieux cahiers, magazines et journaux


Le Lions Club d’Albion se mobilise, depuis ce samedi matin 23 novembre, pour une collecte de vieux cahiers, magazines et journaux sans oublier des cartons. L’idée est de venir en aide aux Petites et Moyennes Entreprises (PME) engagées dans le recyclage.
1,4 tonne de papiers a été déjà collectée dans les paniers du Lions Club d’Albion à la mi-journée.  «Cette initiative vise à aider les entreprises qui engagées dans le recyclage et qui emploient une dizaine de personnes. Certains livres seront distribués dans les librairies de certaines écoles de la région alors que d’autres matériaux seront recyclés pour être utilisés pour un défilé de mode», a expliqué Fabianni Balisson, membre du Lions Club d'Albion sur les ondes de Radio Plus.

Protection de la biodiversité

Protection des oiseaux endémiques : des Kestrels et des … hommes


Le climat change. Le comportement des oiseaux endémiques aussi. En 1980, il ne restait plus que quatre Mauritius Kestrels sur l’île. Après une possible surestimation de 600 individus en 2003, leur population est passée à 350 en 2019. Ces birds of prey habitent majoritairement sur les côtes est et ouest de Maurice. La conséquence d’un travail de conservation intensif dans les montagnes Bambous et celles de Rivière-Noire. Cette semaine, Le Dimanche/L’Hebdo vous propose une incursion dans la Vallée-de-Ferney en compagnie des biologistes-conservateurs de la Mauritius Wildlife Foundation pour observer de plus près cette espèce menacée. 
L’histoire que nous allons vous raconter est celle de Pépita et de sa tribu de crécerelles de Maurice qui vivent sur le domaine privé de 2 800 hectares à Ferney. Situé sur la côte sud-est de Maurice, ce site historique, où les premiers Hollandais se sont installés, abrite aujourd’hui l’une des dernières forêts endémiques de Maurice en dehors du Parc National, mais encore une biodiversité unique grâce à une réserve naturelle à l’initiative de La Vallée-de-Ferney Conservation Trust. Ce dernier, en collaboration avec la Mauritian Wildlife Foundation (MWF), préserve la faune et la flore endémiques présentes dans cette zone de conservation, grâce à un partenariat public-privé entre le groupe CIEL et l’Etat mauricien. Ainsi depuis 2007, plus de 25 000 plantes et environ 200 oiseaux endémiques ont été réintroduits y compris des espèces en voie de disparition telles que le Pink Pigeon, le Kestrel, l’Echo Parakeet, le Flycatcher ou le Cuckoo Shrike entre autres. 

Les biologistes de la Ferney Station

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Sion Henshaw
Il est dix heures. Une casquette vissée sur la tête et vêtu d’un t-shirt, d’un pantalon et des chaussures de randonnée, le Fauna Manager de la Mauritius Wildlife Foundation, Sion Henshaw, nous accueille à la réception de la réserve naturelle de La Vallée-de-Ferney. Après un brin de causette rapide, nous prenons place dans un pick-up de la MWF pour aller à la Ferney Station où l’équipe des Mauritius Kestrel Field Biologists est en poste. 
Après un trajet rocailleux, nous arrivons sur place. « Depuis 2012, cette station a été mise à la disposition de la MWF. Nous avons environ 10 biologistes, mauriciens et expatriés, qui y vivent six jours sur sept. Chaque matin, ils sont dans la forêt pour l’observation et la collection des données essentielles pour la conservation sur les différents projets de la MWF », explique Sion Henshaw. Et d’ajouter qu’en période de reproduction des Kestrels, les conservateurs ont à l’œil les œufs dans les nids que la MWF place dans le cadre de la conservation, dans différents lieux de la réserve naturelle de Ferney. Par ailleurs, dit-il, une partie des œufs est aussi collectée pour être ensuite envoyée à la volière de Rivière-Noire. À savoir que celle-ci est gérée par la MWF et les officiers du National Park and Conservation Service (NPCS).
« Après l’éclosion des œufs, les poussins sont élevés à la main pendant 20 à 28 jours. Et lorsqu’ils sont en état de voler, ils sont relâchés dans la partie ouest de Maurice pour relancer la population des Mauritius Kestrels dans le National Park à Rivière-Noire », renchérit-il.

La rocailleuse exploration forestière 

Sion Henshaw nous présente ensuite l’équipe de la MWF qui travaille sur les divers projets : Kestrel, Pink Pigeon et Echo Parakeet entre autres. Pour cette rocailleuse exploration dans la réserve naturelle de La Vallée-de-Ferney, nous avions à faire un trajet de plus de 5 kilomètres en altitude en compagnie de la Mauritius Kestrel Project Team : les biologistes Benoit Gaude (Français), Nathan Delmas (Français), Katiana Saleiko (Allemande) et Gonzalo Paez (Espagnol). Nous apprenons que le seul Mauricien de l’équipe est Joshua Hollandais. « Il n’est pas là aujourd’hui. C’est son anniversaire », dit Sion Henshaw dans un éclat de rire. 
Leurs équipements en main et leurs sacs dans le pick-up, les conservateurs prennent le chemin de la forêt. Après des virages et énièmes sentiers rocailleux, Sion Henshaw s’arrête brusquement au 2e nid des Kestrels. Ses jumelles en main, il sort de son véhicule. « It might be a Flycatcher up there. Common guys! », annonce-t-il à cette équipe dont il est venu faire la formation des nouveaux venus concernant la technique de conservation connue sous le nom de Tagging, dont notamment celle des bébés Kestrels dans les nids placés par la MWF à différents endroits de cette forêt.

Baguer les bébés 

Un à un, les biologistes pénètrent la dense forêt. Benoit Gaude, un seau sur les épaules, grimpe à un arbre pour atteindre le nid des Kestrels. Il donne quelques petits coups sur la boîte pour ensuite l’ouvrir tout en criant : « There are 3 in it ». Avec précaution, le biologiste français les retire un par un, tout en mettant chacun d’entre eux dans des petits sacs noirs qu’il noue avant de les plonger dans le seau. Puis il descend de l’arbre et se rend sur le spot identifié par la biologiste Allemande Katiana Saleiko afin de commencer l’exercice du Tagging. Cela fait 10 ans que Sion Henshaw travaille pour la MWF. Maîtrisant cette technique de conservation, essentielle pour la collection des données afin de restaurer la population des Mauritius Kestrels à Maurice pour les 100 prochaines années selon le souhait de la MWF, le jeune homme de 32 ans explique aux autres biologistes comment baguer avec minutie les bébés Kestrels.

Les étapes

Benoit Gaude mesure le poids du premier oiseau dans le sac noir. Ensuite, il retire l’oisillon pour vérifier ses pattes. Puis il mesure sa tête tout en passant au crible son beau plumage. Entre-temps, Katiana Saleiko lui tend un sachet, préparé au préalable, dans lequel se trouvent deux tags en plastique comportant une combinaison de couleurs spécifiques et un autre en métal avec des numéros. Un à un, Benoit les enfile aux pattes du nouveau-né, tout en les collant avec précaution. Dans son coin, Katiana note, elle, les mesures  dans un petit carnet : poids, taille des plumes, de la tête, parmi tant d’autres. Ces données sont essentielles à la conservation car elles permettront aux équipes de biologistes actuelles et futures de la MWF d’établir un suivi de la population des Kestrels présente dans la réserve naturelle de Ferney et ailleurs. Elles permettent aussi de compiler des rapports sur ces observations. Sion explique ensuite à Benoit la technique de prise d’un échantillon de sang du bébé Kestrel.

La prise de sang 

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Katiana Saleiko.
Toujours avec précaution, le biologiste tient l’oisillon dans les mains et cherche une veine en déployant tout doucement ses ailes. Après avoir appliqué de l’alcool sur cette zone, il prend l’aiguille d’une seringue que lui tend Katiana pour prélever un échantillon de sang de l’oiseau. Gonzalo Paez, lui, vient appliquer de la cicatrine sur cette même zone. Ensuite, Sion prend dans ses mains l’oiseau avec ses tags aux pattes et Benoit pèse le sac vide afin de donner à Katiana, une idée du poids du bébé Kestrel. « Since 1990, MWF records information on the Mauritius Kestrel through this tagging process.
These data help us to understand their genetics. Since labworks is very costly, we often have collaboration with Phd and other university students for deeper analysis of these data which enhance the research work on the Mauritius Kestrels carried out by the MWF. We also do monthly monitoring as well as annual reports for these birds of prey », indique Sion.  Puis, il désigne le deuxième oisillon à Nathan Delmas pour le baguer, en lui faisant respecter les mêmes principes. Et pour gagner du temps, Sion décide de baguer le 3e bébé Kestrel, tandis que Katiana continue de noter les données, Gonzalo Paez, jumelles en main, scrute les arbres au moindre cri des Kestrels adultes venus apporter à manger à leurs bébés dans le nid. « Guys, I think we missed two food passes. The Male Kestrel came with a Gecko.  The female came with a second one », dit-il. Katiana tourne la page de son carnet pour noter ces informations. Tandis que Nathan Delmas enjambe l’arbre où se trouve le nid afin d’y redéposer les oisillons.
Après avoir désinfecté et ramassé tous les équipements, la Mauritius Kestrel Team prend le sentier de sortie pour aller jusqu’au pick-up. Sion nous invite à voir un autre nid sur le chemin du retour. Sur place, nous en profitons pour faire des photos. Il va sans dire que l’équipe de MWF s’est fait un malin plaisir de nous faire grimper une pente pour aller voir ce nid perché sur un grand arbre. Si les biologistes sont agiles comme des singes pour grimper aux arbres, nous, nous avons eu le souffle coupé à mi-chemin.

L’influence du climat sur mon espèce 

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Perchée sur la branche d’un grand arbre, Pépita, la Kestrel Mauricienne, se dégourdit les pattes en un faible battement d’ailes. De taille moyenne, elle est facilement identifiable à son ventre blanc crémeux tacheté de noir. Son cou et ses ailes le sont également. Elle a la tête de couleur châtain. Autrefois elle nageait dans le bonheur. Aujourd’hui, elle a peur, car elle craint que son habitat ou que la terre elle-même disparaissent. Son ennemi juré, comme celui de beaucoup d’autres animaux : le changement climatique. 
Si ailleurs dans le monde, les signaux passent au rouge face au dérèglement climatique, Maurice n’est pas épargné par le phénomène et cela explique l’inquiétude exprimée par plusieurs jeunes Mauriciens. Inspirés par l’appel de la Suédoise Greta Thunberg qui a créé le mouvement Friday for Futures, ils se mobilisent dans la rue chaque premier vendredi du mois pour alerter le public sur ce qui nous guette si rien n’est fait pour freiner le changement climatique. Et si rien n’est fait, plusieurs espèces, à défaut de s’adapter, disparaîtront. C’est justement ce qui terrorise Pépita au plus haut point. 
« Grâce aux efforts de conservation de la Mauritian Wildlife Foundation (MWF), la population de mon espèce est aujourd’hui estimée à près de 350 crécerelles endémiques. Une prouesse si on tient compte du fait que d’autres espèces ont eu moins de chance, à l’instar du Puma Concolor Cougar qui s’est éteint en 2018 », dit Greta Thunberg tout en reprenant les grandes lignes d’une étude de conservation faite par l’équipe de conservateurs du Dr Vikash Tatayah qui est le directeur de conservation à la Mauritius Wild Life Foundation.

Des conditions environnementales les plus défavorables

Sion Henshaw nous précise pour sa part : « Ces oiseaux endémiques se nourrissent principalement des geckos, des lézards, des libellules, des souris, d’insectes et d’autres petits oiseaux comme le moineau ou le Kondé entre autres, selon les observations des biologistes en forêt ».  Et d’expliquer que lorsqu’il fait hyper chaud, surtout en période de sécheresse, les nids des Kestrels sont surchauffés causant ainsi la déshydratation des oisillons. Par ricochet, explique-t-il, cela peut entraîner leur mort : « Aussi, lorsqu’il fait chaud, les geckos qui sont leur principale source de nourriture ne sortent pas de leur cachette. Ainsi les Kestrels adultes n’ont pas à manger, ni pour eux ni pour leurs bébés ». 
Le Fauna Manager de la MWF indique aussi que les catastrophes naturelles, dont, notamment les cyclones, ont un impact direct sur la conservation de cette espèce menacée ainsi que sur l’écosystème dans lequel elle évolue. L’occurrence et l’intensité des pluies ont également une influence considérable sur l’écologie et la vie des crécerelles à Maurice depuis ces 40 dernières années. C’est ainsi que ces « Birds of Prey » se retrouvent encore dans des conditions environnementales extrêmement défavorables. D’où l’importance des recherches futures pour explorer l’impact de ce nouveau contexte expérimental sur la viabilité de cette population en danger, dit-il. Sion Henshaw en profite pour lancer un appel aux jeunes Mauriciens aspirant à être biologistes : que ceux qui souhaitent travailler sur les différents projets de la MWF les contactent !

Wednesday, September 18, 2019

MOI : énergie renouvelable de l'océan

Jay Doorga, océanographe : «Maurice doit montrer la voie en matière d’énergies renouvelables»


Jay Doorga
Le Mauritius Oceanography Institute (MOI), à Albion, a lancé en début du mois de septembre un prototype d’une mini centrale qui utilise l’énergie des vagues pour produire de l’électricité. Jay Doorga, Lead Researcher et Physical Oceanographer au MOI, estime que l’avenir des énergies renouvelables passe par l’océan.
Comment a germé l’idée de créer une mini centrale basée sur l’énergie houlomotrice ?
Ce projet s’insère dans le cadre d’une série d’études que le MOI a menée au cours de ces dernières années. Auparavant, nous avions mis en place des « wave and tide recorder » dans des endroits stratégiques à travers le pays afin de mesurer la hauteur des vagues. D’ailleurs, l’un des objectifs du MOI c’est de fournir au gouvernement des données précises dans différents domaines de l’océanographie. Nous avons ainsi voulu pousser nos études plus loin en venant de l’avant avec un dispositif qui capte l’énergie des vagues afin de produire de l’électricité. Il faut aussi comprendre que Maurice consomme beaucoup en termes d’énergies fossiles et il est impératif de diversifier nos ressources énergétiques.
Quels sont les endroits dits stratégiques ?
Les études sont principalement menées à Flic-en-Flac, Le Morne, Trou-d’Eau-Douce, Tamarin et Grand-Baie. Cela dit, notre but c’est de couvrir le plus de régions possibles dans le but de catégoriser le régime des vagues. Récemment, le MOI a publié un article dans un journal en Allemagne axé sur la surveillance des régimes d’onde des vagues autour de Maurice mais les points de collecte des données étaient espacés. À présent, nous souhaitons diminuer la distance entre ces points pour affiner les données. 
Pouvez-nous expliquer le fonctionnement de la mini centrale ?
Il existe plusieurs dispositifs de ce genre construits selon les normes internationales. Celui que nous avons mis au point est basé sur un système à colonne d’eau oscillante. Il se compose d’un socle non immergeable sur lequel est rattaché un générateur. À chaque fois que l’eau de mer se déplace dans le dispositif, une « colonne » d’air est poussée vers le haut de l’appareil et permet de faire fonctionner le générateur d’électricité.
orsque la vague et l’air se rétractent, la turbine tourne dans l’autre sens et continue à produire de l’énergie. Il faut saluer l’excellent travail accompli par les chercheurs de l’Université de Maurice qui ont travaillé sur le circuit électronique de la mini centrale. 
Quelle est sa capacité de production ?
Actuellement, la mini centrale peut produire jusqu’à 200 watt d’électricité mais elle a la capacité d’en produire 300W. Néanmoins, cela dépend aussi du générateur que nous avons utilisé. On a opté pour un projet à budget « low cost » et le coût pour mettre au point ce dispositif nous est revenu à environ Rs 25 000 ce qui est très abordable. Notre objectif est d’exploiter ce concept au maximum afin que les Mauriciens puissent en profiter surtout ceux résidant dans les villages côtiers.
La position géographique de Maurice dans l’océan Indien est idéale dans la mesure où nous avons des vagues propices à la production d’électricité grâce au «South-East Trade Wind».
Une fois en mer, quels sont les coûts associés à ce dispositif ?
Uniquement des coûts indirects comme par exemple les frais associés pour le « monitoring » de la centrale. Sinon, l’appareil lui-même ne gère aucun coût.
Pensez-vous que Maurice peut miser en partie sur cette technologie pour produire de l’électricité dans l’immédiat ?
Oui, je le crois fermement car on est entouré par la mer et c’est notre ultime ressource. Aujourd’hui, la grille énergétique se compose d’environ 80% de combustibles fossiles qui commencent aussi à s’épuiser. L’avantage avec la mer c’est que l’énergie produite par les vagues est constante contrairement à l’énergie solaire qui est exploitable uniquement le jour. Parallèlement, la position géographique de Maurice dans l’océan Indien est idéale dans la mesure où nous avons des vagues propices à la production d’électricité grâce au « South-East Trade Wind ». Il nous faut tirer avantage de cela car le dispositif que nous avons mis en place n’a besoin que des vagues de 1 à 1,5 mètre pour fonctionner.
Quel est le potentiel de Maurice dans ce domaine ?
À Maurice, nous avons trois facteurs qui expliquent la création des vagues : les conditions cycloniques, le South-East Trade Wind et des houles. Dans le Nord, les vagues sont générées principalement en périodes cycloniques tandis que dans le Sud, elles sont produites tout au long de l’année. Dans le sud-ouest du pays, nous avons les fortes houles qui viennent du Pacific. Donc, le potentiel réside dans l’exploitation des régions du Sud à l’instar de Baie-du-Cap. Les petits villages se trouvant dans cette région pourront facilement être alimentés en électricité par l’énergie houlomotrice.
Se tourner vers l’énergie des vagues permettrait-il de faire baisser le tarif d’électricité à Maurice ?
Oui. Comme je l’ai dit, nous utilisons environ 80% de combustibles fossiles pour produire de l’électricité. Si nous parvenons à diversifier nos ressources énergétiques, il est certain que le coût relatif à la production d’électricité par les combustibles va baisser. 
Le gouvernement dit vouloir miser au maximum sur les énergies renouvelables mais certains projets tardent à se concrétiser. Craignez-vous que le projet du MOI ne soit pas mise en œuvre ?
Le gouvernement n’a de cesse exprimé le souhait de se tourner vers le « green energy » et j’aimerai souligner que le ministère de l’Économie océanique a approuvé ce projet en 2017. Le MOI souhaite à présent exporter ce concept à Agalega et je suis certain que cela va séduire plus d’un car le projet englobe deux aspects clés : l’exploitation de l’océan et les énergies renouvelables. Actuellement, Agalega est alimentée en électricité grâce à des générateurs.
Toujours dans le domaine maritime, Maurice peut-elle exploiter l’énergie marémotrice ?
À Maurice, le régime des marées est très bas. À titre d’exemple, la différence entre la marée haute et la marée basse est de 50 cm seulement alors que dans d’autres pays, elle peut atteindre 7 m. Mais il existe différents types de technologie pour exploiter l’énergie des marées comme celle utilisant les barrages ou les détroits. Mais à l’avenir, Maurice peut songer à exploiter l’énergie produite par les courants d’eau surtout dans le sud du pays.
À l’avenir, comment voyez-vous le paysage énergétique à Maurice ?
Il est impératif de se tourner vers les énergies renouvelables vu l’impact du réchauffement climatique sur notre environnement comme la fonte des glaces, les incendies de forêt ou encore l’accélération du processus de désertification. Je pense que Maurice doit montrer la voie en matière d’énergies renouvelables car les ressources sont déjà là. Il suffit de commencer à les exploiter.